Les deux artistes continuent leur exploration musicale et publient un nouveau 33 tours, cette fois sous le label BYG intitulé "L'incendie", faisant de ce fait une petite infidélité à Saravah.
On peut dire que le disque est une continuité de ce que le couple artistique a déjà façonné jusqu'à présent. On retrouve des ambiances sonores mêlant musiques modales et contemporaines, expérimentations diverses, folk et même une véritable chanson au sens traditionnel du terme ("L'engourdie") écrite initialement pour Françoise Hardy, qui ne l'a jamais enregistrée ni même chantée.
Plusieurs titres font mouche, comme "Il pleut sur la gare" ou encore "Nous avons tant parlé", cette dernière combinant la voix d'Areski et de Brigitte de façon superbe et originale tout en traitant de la complexité des rapports d'un couple.
La chanteuse fait même preuve d'un chant limpide sur des chansons comme "Déclaration de sinistre" où l'émotion est bien présente. "Ragilia" est pamphlétaire, tout comme "Les petites madones", charge contre la peine de mort à cette époque appliquée en France.
Le titre "Après la guerre" dans son style musical nous rappelle l'époque de "Lettre à monsieur le chef de gare de la Tour de Carol" sur l'album enregistré avec l'Ensemble Art of Chicago" en 1969.
A noter que Brigitte et Areski sur ce disque effectuent un exercice de style sur un morceau (" L'abeille") où la chanteuse s'essaie à la composition musicale et son compagnon à l'écriture.
"L'incendie" regorge de trouvailles et de pistes à explorer que le couple ne manquera pas d'expérimenter, oscillant entre écriture et improvisation.